Ouvert en 1977, le Centre hospitalier Rhumatologique d’Uriage (à l’époque, Hôpital Thermal d’Uriage) rassemble 130 salariés et peut accueillir jusqu’à 90 patients. Retour sur les orgines de l’engagement de la structure dans le défi anti-gaspi avec Sylvain Didier, cadre de santé et référent Développement Durable de l’hôpital.
Tout commence avec une photo « choc », prise par Sylvain. On y trouve tous les restes des plateaux de petit-déjeuner du jour, qui vont partir à la poubelle. « Sur cette photo, on voit des compotes, des yaourts, des sachets de sucre, des dosettes de café, de lait, du beurre, de la confiture. Tous ces produits non consommés, mais qui ont été servis, ne peuvent pas être réutilisés pour des raisons d’hygiène et de sécurité et sont donc jetés à la poubelle. Cela nous a donné envie d’agir sur la question des déchets.
Le défi « anti-gaspi » nous a paru être une véritable opportunité de donner de l’élan à notre démarche déjà engagée. »
Après plusieurs mois d’expérimentation, des actions concrètes ont été lancées, et un gros travail d’information et de sensibilisation a été mené auprès du personnel.
Pour dresser un état des lieux du gaspillage alimentaire au Centre hospitalier Rhumatologique d’Uriage, des pesées ont été organisées à quelques semaines d’intervalle, pour quantifier les déchets produits. Dans la foulée, l’hôpital a recherché des filières de valorisation pour ses déchets de pain et d’épluchures. Un partenariat a été mis en place avec une ferme locale.
« Nous avons aussi créé un comité de pilotage du Défi qui rassemble une nutritionniste, des cadres de santé, des cuisiniers, un comité des usagers… et qui permet de faire connaître cette initiative à l’ensemble du personnel. »
Résultats : des engagements et des actions efficaces :
- Tri des déchets lors du débarrassage des plateaux repas, comme les déchets de pain par exemple.
- Affiches posées au self du personnel afin d’expliquer la démarche de participation au Défi. En parallèle, chaque agent du CHRU a reçu un mail pour ré-expliquer les consignes de tri sélectif. L’occasion également de mettre l’accent sur les initiatives personnelles qui, mises bout-à-bout, font les grandes victoires. Exemple type : récupérer le pain non consommé plutôt que de le jeter, ou, encore mieux, en prendre moins, dès le passage sur la file du self !
- Suppression des récipients et contenants en plastique pour réduire les déchets à la source.
- La participation au défi a été aussi une occasion pour revoir des process internes, et notamment adapter la quantité de repas préparés en fonction des sorties de la semaine.
- Les menus ont été revus : la nutritionniste a été consultée et associée pour voir comment réduire les déchets sans compromettre la qualité nutritive d’un repas.
Et l’équipe ne compte pas s’arrêter là !
En plein travaux de rénovation de l’hôpital, elle projette déjà de s’attaquer aux déchets du petit déjeuner : « nous sommes en attente de nouveaux locaux et la création d’offices alimentaires plus grands qui nous permettront une démarche plus écologique dans la distribution des petits déjeuners. Actuellement, nous servons principalement des dosettes uniques de café, lait et poudre chocolatée solubles, ainsi que des briquettes de jus de fruit individuelles. Un des nos projets serait de servir aux patients du café en grain en percolateur, du lait entier réchauffé dans des briques-lait ainsi qu’un conditionnement en bouteille de 1 à 2 litres de jus de fruit avec un service au verre. »
Un engagement qui nécessitera l’implication forte de tout le personnel soignant, mais qui permettrait de boucler la boucle et de montrer le chemin parcouru, depuis la photo choc de Sylvain !